Comme par hasard, l'art textile est entré dans ma vie, il est devenu et est resté une passion irrévocable. J'ai vu un monde illimité de traditions, d'opulence de couleurs et de sensations tactiles qui ont progressivement pris une place essentielle dans ma vie et en ont fait une véritable exploration du monde précieux des textiles, du papier fait main, des couleurs naturelles et du shibori.

La création est pour moi une chose indispensable : à partir de choses simples, une fibre, la vibration d'une couleur, un fil... une image surgit et les fibres et les couleurs se laissent manipuler dans une infinité de liens pour exprimer des expériences essentielles. Derrière cela se trouve le concept qui tourne sans cesse autour de la disharmonie avec laquelle les gens interagissent avec eux-mêmes, avec les autres et avec la nature: à l'inverse, je mets l'accent sur la connectivité.

À contre-courant, contre toute la violence qui m'entoure, mon travail se veut le plus fin et le plus fragile possible. Un jeu subtil et nuancé qui demande à être regardé en détail: une invitation au spectateur à être touché.

D'autre part, travailler le textile et le papier, c'est aussi préserver un patrimoine, considéré il y a des siècles comme plus précieux que l'or, et dont la connaissance se perd peu à peu. C'est pourquoi il est important de s'engager à donner des ateliers et des conférences.

Le caractère de mon travail réside dans le tissage tridimensionnel à travers plusieurs couches; le fil de cuivre et les fibres naturelles dans des couleurs naturelles en sont l'essence. Ma "marque de fabrique" est l'indigo, d'où mon site web "Bluefingers.be", en référence aux mains bleues après la teinture.